la méthodologie de briefing météo d’un pilote, depuis la vision large (synoptique) jusqu’au très local (piste de départ). C’est ce que l’on enseigne dans la préparation de vol :global → local → temps réel :
🛫 Démarche d’analyse météo pour un pilote
1. Première impression : météo grand public
- Source : bulletins TV/radio, applications météo, journaux.
- But : se faire une idée générale de la situation synoptique :
- perturbation en approche, anticyclone, dépression ?
- fronts annoncés ?
- type de temps (pluvieux, orageux, stable, canicule…).
- ⚠️ Pas suffisant pour voler, mais aide à poser le contexte mental.
2. Observation directe du ciel (avant le briefing officiel)
- But : confirmer ou nuancer ce que tu sais :
- direction et force du vent (fumées, arbres, manche à air).
- type de nuages (stratus = plafonds bas, cumulus congestus = convection, cirrus = front haut en approche).
- visibilité horizontale (collines visibles ou non).
- Intérêt : permet de déceler si la météo correspond aux prévisions officielles ou si un phénomène local particulier est présent.
3. Analyse synoptique européenne
- Sources : cartes de fronts, cartes TEMSI Europe.
- But : comprendre les grands systèmes météo :
- où sont les fronts (froids/chauds/occlus) ?
- où sont les zones d’orages, turbulence, givrage ?
- jet stream en altitude ?
- Usage :
- indispensable pour vols IFR ou longs trajets,
- en VFR, aide à prévoir la tendance du temps (ex : front chaud attendu l’après-midi).
4. Analyse nationale (cartes spécifiques aviation)
- Sources : OPTIMET, WINTERM (en saison), TEMSI France, cartes vent/plafond/visi.
- But : descendre en échelle → vérifier :
- conditions de praticabilité VFR (plafond, visi),
- zones de convection, orages, givrage, turbulence,
- évolution attendue dans la journée.
- Usage :
- pour un vol VFR : est-ce jouable ou non selon la réglementation (1500 m, 5 km, etc.) ?
- pour IFR : anticipation des risques (givre, turbulence).
5. Données régionales et locales
- Sources : bulletins régionaux, cartes locales, prévisions de terrain.
- But : identifier :
- conditions dans les zones traversées (plafond, visi, phénomènes notables),
- spécificités locales (brouillard matinal en vallée, effet de foehn, brise de mer…).
6. Données aéroportuaires : TAF & METAR
- TAF : la prévision future du terrain (départ, arrivée, déroutement). → Peut montrer BECMG (évolution progressive), TEMPO (variations temporaires), PROB (incertitude).
- METAR : la réalité actuelle. → Confirme si la prévision est correcte et si le terrain est praticable au moment du vol.
- Usage combiné :
- Si le METAR ≈ TAF → prévision cohérente → confiance.
- Si le METAR ≠ TAF → méfiance → prudence accrue ou reconsidération du vol.
7. Dernier filtre : observation sur place
- Avant de rouler :
- observer encore une fois le ciel, le vent réel (manche à air), le plafond, la visi.
- comparer avec ce qui est prévu.
- ⚠️ Beaucoup d’accidents surviennent parce que le pilote sait déjà que ça ne colle pas… mais décolle quand même.
🔁 Résumé en “entonnoir météo”
- Grand public → impression générale.
- Observation directe → vérification visuelle.
- Échelle européenne → synoptique, fronts, TEMSI.
- Échelle nationale → OPTIMET, WINTERM, TEMSI France.
- Régional/local → bulletins terrain, particularités.
- TAF & METAR → données opérationnelles des aérodromes.
- Observation au départ → confirmation ultime avant de décoller.